LE SOFT POWER ET LE HARD POWER DANS L’AVÈNEMENT DE L’HOMOSEXUALITÉ AU SEIN DES ETATS AFRICAINS : GENÈSE ET TRANSMUTATION
LE SOFT POWER ET LE HARD POWER DANS L’AVÈNEMENT DE L’HOMOSEXUALITÉ AU SEIN DES ETATS AFRICAINS : GENÈSE ET TRANSMUTATION
« Alkebulan » (ex-appellation du continent africain) est, depuis un peu plus de deux décennies, le théâtre d'une situation inédite : l'avènement du mouvement Lesbienne, Gay, Bisexuel, Transsexuel, Queer, Intersexe, Asexuel (le) dont l’abréviation donne LGBTQIA+. En effet, la situation des personnes appartenant à ce mouvement divise les communautés africaines, oscillant entre pénalisation, neutralité et dépénalisation entre les divers États du continent.
Son implantation sur le continent a fini par faire l'objet d'une certaine ingérence tacite d'acteurs extérieurs, jusqu'à son instrumentalisation dans les relations internationales. Celles-ci marquées depuis toujours par un réalisme d'ordre hégémonique, à travers lequel les États puissants cherchent à imposer leur volonté aux États plus faibles, soit par l'usage du HARD POWER (la puissance brute), soit par celui du SOFT POWER (la diplomatie plus pacifique avec l’implantation culturelle)
C'est dans ce cadre que nous aborderons la genèse du soft power et son impact sur l'implantation du mouvement LGBTQIA+ dans les États africains.
I_ GENÈSE DU « SOFT POWER ET DU HARD POWER » À TRAVERS LE RÉALISME
Certains pourraient penser que cette dérivation du réalisme est indissociablement liée à la puissance matérielle que les États forts peuvent exercer sur les États plus faibles, au profit des premiers. Cette hégémonie se manifeste souvent par l'usage de la force militaire ou de l'économie.
Avant de poursuivre, il est essentiel de rappeler que le réalisme est une théorie qui met en avant la compétitivité et la conflictualité entre les États, ainsi que leur quête de pouvoir dans les relations internationales. Ce courant se divise en plusieurs branches, telles que le réalisme néolibéral, structurel, néoclassique, et celui d'ordre hégémonique. (Veuillez vous référer à l'œuvre de Jean-Jacques Roche intitulée « La théorie des relations internationales »).
De nombreux auteurs ont été des partisans du réalisme, notamment Thomas Hobbes, Hans Morgenthau, et Nicolas Machiavel, entre autres. Toutefois, c'est Joseph Nye, dans les années 70, qui a introduit le concept de SOFT POWER dans le cadre de la théorie du réalisme hégémonique. Cette théorie a émergé à une époque où les États-Unis disposaient d'une puissance brute (HARD POWER) qui ne correspondait plus aux dynamiques internationales.
Pour Nye, il fallait adopter une approche plus culturelle, voire diplomatique, en mettant en avant le SOFT POWER au détriment du HARD POWER, lequel était caractérisé par la force brute (militaire et économique). Les États-Unis, selon lui, devaient utiliser le SOFT POWER pour s'adapter aux nouvelles exigences de la scène internationale et imposer leur idéologie de manière plus pacifique.
Il définit ainsi le SOFT POWER : « structurer une situation de telle sorte que les autres pays fassent des choix ou définissent des intérêts qui s'accordent avec les siens propres » (Son œuvre intitulée « Boun to Lead » p. 173).
On pourrait être tenté de dire que cette approche peut engendrer une forme d'universalisme. Toutefois, si cet universalisme s'impose, le relativisme des autres sociétés ne serait-il pas menacé ?
Cette nouvelle forme de domination ne se fait-elle pas au détriment des valeurs prônées par les États plus faibles ?
Chacun se fera une idée de ces questions.
II_ LA TRANSMUTATION DU « SOFT POWER » ET DU « HARD POWER » DANS L'AVÈNEMENT DU LGBTQIA+ SUR LE CONTINENT AFRICAIN
Les juristes ont l'habitude de citer la maxime latine suivante : « ubi societas, ibi jus » — pas de société sans droit et vice-versa —, pour souligner que chaque société s'organise selon des règles qui lui sont propres. Cependant, aujourd'hui, nos États sont confrontés à la montée du mouvement LGBTQIA+, ce qui crée un imbroglio, car ces pratiques s'opposent aux valeurs traditionnelles qui ont prévalu depuis des siècles.
Cet imbroglio résulte de la non-acceptation des personnes issues de ce mouvement dans les sociétés africaines.
Le relativisme des communautés africaines est menacé par l'universalisme promu à travers le monde. La culture du continent n'a jamais intégré l'acceptation des LGBTQIA+ dans ses us et coutumes. Parallèlement, l'universalisme, au nom des droits de l'homme, plaide en faveur de ces derniers.
Les États qui défendent cet universalisme s'appuient à la fois sur le SOFT POWER et le HARD POWER pour imposer, de manière explicite ou tacite, l'acceptation du mouvement LGBTQIA+. Cette pression est souvent exercée par des États occidentaux puissants, tels que la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, et surtout les États-Unis, qui n'hésitent pas à faire pression sur les pays africains, notamment sur les questions de pénalisation ou de dépénalisation de l'homosexualité.
Ces États utilisent également des leviers économiques, par l'intermédiaire d'institutions internationales telles que l'ONU, la Banque mondiale et le FMI, pour sanctionner économiquement les pays qui s'opposent ouvertement aux LGBTQIA+.
Un exemple pertinent est celui du Ghana, qui, à un moment donné, a envisagé de pénaliser cette pratique, mais a finalement renoncé face à la menace de retrait des financements des institutions financières internationales. En revanche, l'Ouganda a décidé de pénaliser l'homosexualité en 2023, malgré les menaces des États-Unis et du FMI dont le Burkina Faso a imité à travers un projet de loi . (Août 2024)
À l'heure actuelle, selon TV5 Monde, 31 pays africains possèdent, en 2024, une législation plus stricte à l'égard des LGBTQIA+, contre 27 en 2023. Pendant ce temps, certains États restent neutres (comme la Côte d'Ivoire et la République démocratique du Congo), tandis que d'autres ont légalisé le mouvement LGBTQIA+ (comme le Gabon, l'Afrique du Sud, le Cap-Vert, etc.).
Nous sommes en droit de poser les questions suivantes :
QUEL EST L'INTÉRÊT DE CES PUISSANCES À VOULOIR EMPÊCHER LA RÉPRESSION DES LGBTQIA+ ?
QUELLES PERSPECTIVES S'OFFRENT AUX ÉTATS AFRICAINS POUR CONTRER LA PROLIFÉRATION DE CE MOUVEMENT ?
À la prochaine pour un nouvel article.
Très belle question
RépondreSupprimerMais je pense que tant que nous serons dépendant de ces pays occidentaux il y’aura une augmentation fulgurante, et pour que nous soyons maître de nos actes il faut que nos dirigeants tape sur table de réunion pour leurs faire comprendre que nous somme également indispensable à l heure à la progression et que chacun gère son état selon ces mœurs
Effectivement
SupprimerTrès bien détaillé
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